Ce n'est pas dans la soie que j'ai été élevé mais dans la laine.
Du Moyen âge à la révolution industrielle, du XIII ème siècle, l'industrie par excellence, l'industrie au plein sens du terme a été à Tourcoing l'industrie de la laine.
Les grandes industries lainières de Roubaix - Tourcoing, faisaient vivre la région.
Mon père était transporteur de balles de laine, qu'il allait chercher à Boulogne sur Mer,pour les acheminer vers le conditionnement ou les diverses usines.
Je me demande si ce n'est pas son camion d'ailleurs à gauche, il avait un Panhard avec des ridelles, après guerre il avait un GMC racheté aux américains.
L'entrée du conditionnement de Roubaix.
Et c'est là, dans ces usines, qu'il m'emmenait des fois le jeudi et me menaçait d'aller y travailler, dans le bruit infernal des métiers à tisser, la puanteur du lavage de la laine, la chaleur des bassins de lavage, si je n'apprenais pas bien à l'école, car l'avenir de toutes les filles de la région était tout tracé, c'était " la filature" à 14 ans.
Ma mère a travaillé comme couturière dans une grande usine, connue maintenant pour ses ventes par correspondance.
Salle d'exposition de la laine qui arrivait d'Australie, d'Afrique du Sud, d'Argentine, d'Angleterre, de France etc..
Salle de triage
Les trieurs séparent les différentes qualités de laine d'une toison, en identifiant les différentes longueurs de fibre, leur résistance, leur aspect, leur douceur, leur degré de salissure, et leur teneur en suif.
L'atelier des cardes
Le cardage est l'opération essentielle de la filature.
Les cardeurs effectuent un démêlage des fibres.
Le peignage est une opération préalable à la filature.
Peigneuse rectiligne vers 1950
Préparation de la filature
Avant d'être filé, le ruban de laine peignée doit être affiné.
Le lissage des rubans de laine.
Un grand oncle du côté de ma maman est parti à Philadelphie avant la grande guerre pour y monter des métiers à tisser et j'ai sûrement des cousins américains que je vais essayer de retrouver.
Tous les ans de 1953 à 1957, mon père suivait le tour de France avec des voitures publicitaires de cette grande usine et surtout nous allions à l'arrivée de Paris Roubaix, étape de pavés qui avaient été posés par mon grand père maternel, c'était son dur métier.
L'enfer du Nord
(pour mon vélo et mon scooter aussi!)
23 commentaires:
Superbe reportage, merci Lyliane!
Effectivement c'est un magnifique reportage. On en apprend des choses sur ton blog, c'est super. D'autant plus que comme je te l'ai dit je suis de là-bas moi aussi.........
Superbe, magnifique, touchant... J'adore tes reportages sur ton pays! Gros bisous!
Un reportage historique bravo
Je pense que tu devrait appelé ton blog L6 la CH'ti car tu en parles vraiment bien.
Tu écris vraiment très bien sur ton pays de ch'ti. On sent que tu l'aimes. Des filatures il ne reste plus grand' chose aujourd'hui. Je crois, une ou deux entreprises qui ont su devancer le marché et trouver un bon filon. Pourtant, il n'y pas si longtemps que le lin normand par exemple montait dans le Nord, maintenant il va plutôt un peu plus loin, en Belgique.
très intéressant, très instructif. Qui n'a pas appris en géo Lille Roubaix Tourcoing pour les industries textiles.
kenavo
On en apprends des choses ici!!
Que c'est intéressant tou cela Lyliane ! C'est toute une époque dont tu parles très bien. Merci de nous faire partager ton ch'Nord. On sent breaucoup de nostalgie dans tes post sur ton pays.
Une époque révolu, mais ho ! combien présente dans ton coeur.
Nostalgie de métiers pourtant pénible.
Bisous bonne soirée.
Bonsoir Lyliane, il va me falloir revenir plusieurs fois car j'ai plein de trucs à dire
LA LAINE : j'en ai des caisses pleines, j'adore tricoter. Ma tante m'a initiée avec la MARIGOLD... qui vient de par chez toi : antimite mais comme pure laine rétrecissait de lavage en lavage, alors mon père chaque fois me disait : le prochain tu le fais plus grand !
Je le faisais kif-kif et il était impec
J'en ai acheté, de la marigold, en magasin d'usine qd nous habitions à Lille. De la belle. Que j'ai encore (fallait faire les pelotes avec qqn qui tendait les mains)
Bonne nuit Lyli, à plus...
Les machines à tisser : y en a au musée des arts et métiers
Et les cardes c'était avec de vrais chardons comme dans l'est de la France ?
Mes quelles magnifiques photos des usines de hier.
Vous savez, la région ou j´habite c´est le Vale do Ave (au Nord dou Portugal) et ici il y avait aussi des usines têxtile. Malhereusement, elles sont disparus.
Et la route c' est le pavê?
Versailles et três jolie. Magnifique.
Et tout le Loire... et Paris ... et Bordeaux ...
Vous connaissez Saint Fargeau Ponthierry? Ils sont jummelé avec Vila Nova de Famalicão.
Attends : mes ancêtres ils étaient dans la filature dans les Vosges !
Passionnant !!
La première photo est magnifique. On ferait bien un loft dans ce bâtiment.
Les photos anciennes sont très instructives.
Bye
Ca va ti mieux?
Bonjour Lyliane, je m'excuse d'avoir été absent avec une semaine trop chargée, mais il semble que tout va bien et tes posts du Nord sont superbes, magnifiques et touchants, comme le dit Peter, mais au pluriel...
La bière et les fromages (la Genièvre ne fait pas mon genre...) semblent magnifiques! Et ton histoire de la laine est un récit remarquable...
Finalement, l'enfer du Nord que je suivais intéressé pour le Paris - Roubaix, quand Jacques Anquetil était un de mes idoles (je n'ai jamais été fan de Poupou)... ;)) Anquetil ne l'a jamais gagné, je crois; je ne sais même pas s'il l'a couru, mais Eddie Merckx sûrement...
Bon weekend!
Gil
Bonjour Lyliane, tout va bien? Je l'espère...
Reportage très intéressant, il n'y a que les gens d'un lieu qui peuvent en parler le mieux. Car les racines ont pris dans leur coeur et quand on parle de quelque chose que l'on aime, on parle toujours avec le coeur, ce que vous faites ici à merveille. Transporter des balles de laine ne devait pas être un métier facile. Votre père a dû avoir une vie de labeur. On ne se rend pas toujours compte en achetant des vêtements tout ce qui a dû se passer pendant la confection du vêtement mais également avant, pour tout ce qui concerne les matières premières. Les vieilles photos sont particulièrement intéressantes, voire touchantes. J'aime bien venir ici et découvrir votre pays. Je vous embrasse. Et un bon WE pour vous chère Lyliane. ;-)
bonjour
je te suis dans ton iteneraire nordiste
amities
patrick
L'arbre pousse plus droit quand ses racines sont profondes. Et mieux on a compris sa terre, plus on est ouvert à celle des autres.
Merci pour cette ballade, Lyane.
bonjour
j'aurai un service a te demander
je pense que le compteur de mon compte sur le concours du "festival de Roman" a un probleme meme si les organisateurs refusent de le reconnaitre
si tu n'as pas voté pour mon blog, est il possible de le faire, et de noter l'heure et laisse moi un message sur un de mes posts, je verifierai si le compteur fonctionne
si possible faire voter une a deux personnes
bises et merci du service
patrick
un petit coucou entre deux voyages
superbe reportage
gros bisous bon week end
Magnifiques photos, témoins d'une si riche histoire industrielle.
Bonjour Lyliane,
Un beau reportage sur la laine.. J'aimais tricoter, des trucs, des points très compliqués, j'aimais voir la lenteur grimper tout doucement et devenir un beau vêtement jusqu'au jour ou la taille de mon fils est arrivée à XL. Le dos me semblait un drap de bain.. J'ai rangé mes aiguilles, moi, je préfère le coton, je ne supporte pas la laine, pourquoi d'ailleurs? C’est pourtant noble et doux... Et j’ai souvent peur du feutrage ou des bouloches…
Bon WE à toi et à bientôt.
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